Archibald,  Eau,  histoire

Les chroniques d’Archibald 2

Tauranga 825, La Descente inondée.

Mon baluchon était bien sommaire mais ma foi inébranlable. J’avais du Yomuwhan qui me permettrait de respirer sous l’eau, un sac et des vêtements en Yomuwhan et en Luskir qui subiraient avec entrain l’immersion dans les Ondes. J’avais également quelques denrées alimentaires et une gourde d’eau (non salée). Malgré mon dégoût, elle avait fini par me convaincre de prendre une dague en Luskir. « Ça sert toujours en cas de pépin » avait elle dit.

J’avais un petit pincement au cœur en quittant mon humble chambre dans les bas quartiers de Tauranga. J’avais déjà des souvenirs pleins la tête. Il restait de la place ceci étant et je prenais donc le chemin de l’océan avec entrain alors que l’aube peinait encore et le soleil n’avait pas encore surgi à l’horizon. Je trépignais d’impatience. Allais-je voir toutes les magnifiques choses et créatures dont on m’avait parlé ?

Après une marche bien rapide dans un lieu que j’avais appris à connaître, je me retrouvais devant l’immense calme et insondable de l’océan. Le ressac était doux. L’eau semblait plutôt chaude. Les rares pêcheurs à l’horizon me regardaient d’un air incrédule. Il est vrai que j’ai hésité un moment. Le Yomuwhan magique suffira-t-il ? Vais-je croiser des prédateurs marins, une Luskali écailleuse en colère ou je ne sais quoi d’autre ? Trouverai-je la cité d’Aquaria ?

Avant que les premiers rayons ne le précèdent, le Soleil surgit de l’océan à l’horizon. Je pris une bonne dose de Yomuwhan magique et plongeait au même moment dans les abysses. Le goût du Yomuwhan, salé et iodé, disparut très vite, comme la chaleur bienfaisante du Soleil à peine levé. Je m’enfonçais rapidement dans l’élément liquide en suivant les vestiges de l’ancienne Arteriae qui devait mener à Aquaria. Je découvris avec surprise que le Yomuwhan magique de ma nouvelle amie permettait à mon corps de respirer et de vivre sous l’eau mais également d’y voir comme en plein jour. Cela ne devait être qu’une bagatelle pour un Aqua mais pour moi, cela serait un atout inestimable et une source intarissable pour ma curiosité. De même, je découvris après quelques mouvements de brasse que mes mains et mes pieds étaient palmés rendant mon voyage plus rapide et offrant de nouvelles et prometteuses opportunités. J’étais comme un poisson dans l’eau.

Mon souvenir semble bien terne en lisant les quelques mots couchés sur le papier que je vous conte. L’on ne peut imaginer ce spectacle. Il faut le vivre. Je peux cependant essayer de vous en esquisser les contours. La pression de l’eau était forte. L’humidité était bien sûr partout. Je glissais dans cet élément silencieux et sans odeur que je sache reconnaître. Je ne pouvais percevoir la totalité du fond de l’océan mais les premiers abords étaient antiques et superbes. D’anciennes portes et structures de pierres sculptées étaient là. Elles étaient désormais couvertes de mousses, d’algues et de coraux multicolores. Quelques poissons étaient présents mais je remarquais surtout un banc de papillons de nacre en quête de Yomuwhan. Leurs petites ailes nacrés en forme de jeunes moules portés par leurs corps minuscules reflétaient les rayons du soleil qui perçaient la surface et formaient une sorte de vague nacré et brillante d’argent.

Je découvris après quelques instants que les odeurs, les goûts et les bruits sont bien présents au fond des mers comme à la surface mais que nous ne sommes pas équipés et éduqués pour les entendre. Chaque être, poisson, algue, courant sont bien distincts sous l’eau.

Dans cet univers, une sensation apaisante et douce m’envahit progressivement. Je suivis tout d’abord cette sensation avant d’en percevoir vraiment la source. Il s’agissait d’une fine mélodie mélangé à un courant marin douceâtre.

(Pour découvrir le chant que j’ai eu la chance d’entendre suivez ce lien: https://youtu.be/hJbWdA-BZvA ) {music copyrighted/ musique non libre de droits. Source: Youtube)

Sans vraiment m’en rendre compte, je me précipitais. Au détour d’un récif, je découvris une scène que je n’oublierai jamais mais que mes mots auront bien du mal à vous dépeindre. L’endroit était baigné de lumière. L’océan y était calme. En contrebas, je découvrais quelques sirènes posées autour d’une sorte de bassin dont l’eau était plus opaque et plus profonde. Elles étaient la source de ce chant de cette beauté enchanteresse … presque irréelle…

A suivre.

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