histoire

Une longue histoire 5/10

J’aime ces moments de calme.

La brise souffle doucement et précède de peu la pluie sur la ville.

Les toits d’ardoise sont désormais balayés par le vent et l’averse. Les rues de Métalia se sont rapidement vidées alors que le soleil se couchait à peine.

Les rares fenêtres laissent paraître le feu de la cheminée ou de petites lanternes. Personne ne me voit car personne n’aurait l’idée de regarder sur les toits. Je m’appelle Zif. J’ai 17ans, et je suis un généasi de l’air. Aucun risque que je tombe du toit, je sais voler. D’ailleurs aucun risque que l’on vienne m’embêter, il faut savoir voler pour me rejoindre dans mon repaire.

Le vent de l’Ouest sent bon les vents de Molnie. J’aime beaucoup cette pointe subtile de Tikhenek (une sorte d’arbre de l’Ouest, très piquant et robuste).

La pluie, par contre, charrie trop la fumée de cheminée et l’odeur de la ville. Cela fait plusieurs années que je suis ici. J’aurais dû le préciser mais mon nom exact est Zif du Sirocco. Et oui, pour mon plus grand malheur, je suis issu d’une des plus grandes familles célestes de Maestria. Alors quand ils ont voulu me marier à un tas de gravats, j’ai dû partir loin.

Elle était mignonne, cette généasi de la Terre, mais je n’ai pas pu. Allez manger de la génomite dans une caverne sans jamais plus voir le ciel, hors de question. Je suis désormais un travailleur indépendant de cette cité.

Je n’aime pas le terme de cambrioleur ou tire-laine, ça fait trop malhonnête.

La nuit est bien tombée.

Oui parce qu’il y a voler et voler.

La maison n’est pas loin. Les gardes se sont abrités et les vents ne sont pas trop forts pour voler. Dans peu de temps, je serais riche.

Je commence à rassembler l’air autour de moi. Je me concentre sur le vent, la pluie, le courant d’air, sa chaleur et sa portance. Je m’assure que mon poids ne soit pas trop important. Mes vêtements de Nuaga noirs me cacheront alors que la brise commence à les soulever. Ils sont terriblement légers et résistants. Parfait, pour ce que j’ai à faire.

Je commence à quitter le toit d’ardoise sans difficulté malgré les courants erratiques. Je me concentre plus intensément pour avancer au raz des toits aussi discrètement que possible pour ne pas être repéré.

Me voilà, en vue de mon point d’entrée : une petite fenêtre dans la chambre de bonne au 6ème étage. La lumière est éteinte. Elle doit être dans les cuisines et a, comme à son habitude, laisser sa fenêtre ouverte. Pourquoi l’aurait elle fermé ? Personne ne peut atteindre sa chambre au 6ème étage.

Allez, je me lance à 3, 2, 1 …

A suivre

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