histoire

Une longue histoire 7/10

Ça tourne. Ça tourne. Ça tourne. Et voilà que cela prend forme.

J’aime l’œuvre que mes mains arrivent à façonner.

Je commence à me concentrer.

Il commence à s’élever.

J’augmente la pression et les bords deviennent de plus en plus fins.

J’harmonise mon souffle et le flux pour que la courbure s’harmonise.

Le plus délicat, je dois augmenter brutalement ma force avant de l’arrêter net et de passer le point de rupture.

Le sommet s’évase sans s’écrouler.

Je creuse alors l’intérieur sans difficulté.

Et voilà, sur le tour à pied, je viens de finir un vase en argile des Terres Féroces.

Depuis le levé du jour, j’ai bien dû faire une centaine de vases et autres articles pour la boutique de mon maître.

Je me nomme Edgar du Roc et mon tuteur n’est autre que Fabian du Roc. Nous faisons partis du même clan. Je suis un oracle de la Terre ou elfe du Roc, tout comme mon tuteur.

Les Originels de la Terre n’aiment guère les cités humaines à ciel ouvert et je les comprends. Mais, j’ai dû m’installer ici et suivre l’enseignement traditionnel du clan du Roc. Je n’ai pas vraiment envie de devenir potier comme mes parents, mes frères et sœurs, mes cousins et toute personne que je connais, mais il faut respecter la tradition qui remonte à plusieurs siècles en arrière.

La boutique fonctionne bien. Notre art est de qualité et avec notre maîtrise de la terre, il est possible de façonner toutes ces choses sans difficultés. Les humains en sont toujours bouche bée alors que nous aurions du mal à vendre se travailler bâcler à Magna Rock. Même si Fabian exige toujours la meilleure qualité pour chacun de nos clients. Il en va de l’honneur de la famille.

La boutique est fermée depuis quelques heures et il commence à pleuvoir. J’en suis à mon quelque 1259ème vase, qu’il me semble sentir un tremblement.

Le son et la vibration sont faibles dans ce sol pavé.

Celui-ci recommence de manière plus marqué.

Je suis seul.

J’arrête mon tour à pied, j’enlève mes chaussures et colle ma peau nue sur le sol. Je me concentre. Les vibrations viennent d’un pâté de maison non loin du fleuve. Le rythme est grave et semble comme voilé. Il y a une odeur métallique et âcre dans la terre. Du sang.

Je dois faire vite…

A suivre

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